jeudi 21 avril 2011

Concerto pour flûte et harpe K299 - Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Joannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart, ou Wolfgang Amadeus Mozart (né à Salzbourg, principauté du Saint-Empire romain germanique, le 27 janvier 1756, mort à Vienne le 5 décembre 1791), est un compositeur. Mort à trente-cinq ans, il laisse une œuvre importante (626 œuvres sont répertoriées dans le Catalogue Köchel), qui embrasse tous les genres musicaux de son époque. Selon le témoignage de ses contemporains, il était, au piano comme au violon, un virtuose.

On reconnaît généralement qu'il a porté à un point de perfection le concerto, la symphonie, et la sonate, qui devinrent après lui les principales formes de la musique classique, et qu'il fut un des plus grands maîtres de l'opéra. Son succès ne s'est jamais démenti. Son nom est passé dans le langage courant comme synonyme de génie, de virtuosité et de maîtrise parfaite.






Wolfgang Amadeus Mozart - Portrait

Dès l'age de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique: il a l'oreille absolue et certainement une mémoire eidétique. Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans (1762), il compose déjà ses premières œuvres (menuets KV.2, 4 et 5 ; allegro KV.3). L'un des traits qui frappe les contemporains de Mozart est sa remarquable faculté à improviser sur n'importe quel thème.

En juin 1763, les Mozart se mettent en route pour Paris et Londres. Ils donnent des concerts dans toutes les villes importantes. Leopold, son père,  se comporte en véritable impresario et règle tous les détails. Le succès est là. Le jeune Wolfgang stupéfie tous ceux qui l'entendent et les rentrées d'argent sont importantes. Il publie également ses premières compositions à l'âge de sept ans, ce qui est unique dans toute l'histoire de la musique ! 

Mis plusieurs fois à l'épreuve à Londres, le jeune prodige s'en tire à chaque fois triomphalement et sidère toujours l'assistance. Il aura aussi l'occasion de se lier avec Johann Christian Bach un des fils du grand Jean Sébastien Bach.Dés son retour, Leopold lui enseigne le contrepoint, la fugue, le latin, l'italien. A onze ans, Mozart s'affirme comme un compositeur sûr de lui. 

En décembre 1769, Mozart se met en route pour l'Italie. A Milan, il rencontrera deux musiciens qui auront une influence profonde sur lui : Sammartini et Piccini. A Bologne, il visite le padre Martini le plus illustre théoricien de la musique à l'époque. Il croise aussi le célèbre castrat Farinelli. A Rome, une anecdote est restée célèbre. La Chapelle Sixtine possède "en exclusivité" le miserere d'Allegri joyau de la musique à neuf voix en double chœur, œuvre complexe qui dure environ quinze minutes. Il est interdit de reproduire cette pièce sous peine d'excommunication. Mozart, alors âgé de 14 ans, copie la partition de mémoire à la fin de l'audition et le lendemain corrige les quelques erreurs de la veille ! A Naples il fera la connaissance d'autres compositeurs célèbres à l'époque : Paisiello, Caffaro, Jomelli... Toutes ces rencontres influenceront Mozart qui assimile à une vitesse incroyable.

De retour à Salzbourg en décembre 1771, le prince archevêque Von Schrattenbach, employeur de Leopold, est mort. C'est le comte Hieronymus Colloredo, archevêque de Salzbourg depuis 1772, qui le remplace. Wolfgang, lui aussi employé à la cour de Salzbourg va rapidement prendre en horreur ses fonctions d'autant que l'archevêque Colloredo ne lui facilite pas la vie. Ce dernier, très exigeant, aime l'austérité. Sous sa férule, entre 1772 et 1773, le jeune Mozart composera beaucoup de musique sacrée et six concertos pour piano. Cependant Mozart montre de plus en plus d'esprit de liberté et entend bien composer à son idée et non uniquement des œuvres sur commande. Il restera à Salzbourg deux ans et demi et compose sans arrêt en particulier de la musique religieuse pour faire face à ses fonctions mais aussi de magnifiques concertos pour violon n°1 à 5, concertos pour piano dont le n°9 est l'un de ses plus grands chef d'œuvre. Au début 1777, la situation devient insoutenable pour Mozart: il fait une requête à Colloredo pour obtenir sa liberté, sans succès. Dés lors la situation entre les deux hommes ira en dégénérant, pour aboutir en mai 1777 à une violente altercation avec son employeur, au cours de laquelle Mozart est traité de pouilleux, de gueux, de crétin. C'est la rupture définitive.

Mozart, conscient de son génie, va enfin pouvoir composer comme il l'entend. En 1782, il est marié et organise sa vie. Il donne des cours aux familles les plus riches. Il remporte une joute musicale contre Clementi qu'avait organisée l'Empereur en personne. Mais, contrairement à ce qu'il espérait, cela ne lui ouvre pas les portes de la Cour impériale. A cette époque, de nombreux chefs d'œuvres sont écrits dont l'opéra L'enlèvement au sérail K.384 créé avec grand succès en juillet 1782. Ce triomphe sera durable et de nombreuses représentations auront lieu à partir de cette date non seulement à Vienne mais dans toute l'Allemagne. C'est une période heureuse et il est impossible d'énumérer les chefs d'œuvre qui sortent de la plume de Mozart.

En 1784, Mozart entre dans la franc-maçonnerie, et gravit rapidement les échelons pour devenir Maître, en avril 1785. Il écrit par la suite plusieurs œuvres pour ses frères maçons, dont la Maurerische Trauermusik (musique funèbre maçonnique) K 477, et surtout, en 1791, La Flûte enchantée (dit opéra maçonnique) KV 620, qui est une description de l'initiation à la franc-maçonnerie.

Début 1785, sa renommée s'accroit. Il écrit les six quatuors dédiés à Haydn et d'autres pièces de musique de chambre. En avril 1786, il termine Les Noces de Figaro d'après l'œuvre de Beaumarchais. Fin 1786, il décide de se rendre à Prague où il est immensément populaire. Il y présente en plus des Noces de Figaro, une symphonie n°38 "Prague". Il reçoit commande d'un nouvel opéra. Ce sera Don Giovanni. Il compose à cette époque la fameuse sérénade: Une Petite musique de nuit K.525. Débutoctobre 1787, il retourne à Prague. Don Giovanni (Don Juan) est créé le 29 octobre sous la direction de Mozart en personne. C'est un succès éclatant. Il est nommé compositeur de la cour impériale.

Les compositions de Mozart sont toutes géniales, entre autres le concerto pour piano dit du couronnement K.537 qu'il interpréta à l'occasion de l'arrivée au pouvoir de Joseph II. Au printemps 1789, Mozart accompagne le prince Lichnowsky à Berlin sur invitation du roi de Prusse. En janvier 1790, Cosi fan Tutte est créé à Vienne, le livret est de Da Ponte. Cet opéra, remarquable d'équilibre, emporte un succès conséquent mais qui ne modifie pas la situation financière de Mozart. A la suite du décès de Joseph II, c'est Leopold II qui accède au trône. Son traitement de compositeur de la cour, contrairement à ce qu'il espérait, n'est pas réévalué. L'année 1790 sera stérile en compositions, très peu d'œuvres sortent de sa plume, c'est dire que Mozart est accablé de soucis, surtout financiers. Les réussites artistiques ne modifient pas sa position sociale car il a peu de sens pratique et n'est pas du tout économe.

Durant les dernières années de sa vie, Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté, et ceci malgré de nombreux succès très bien rétribués, car il mène grand train de vie. Mozart commence à se plaindre de maux de tête et de rhumatismes bien qu'il ne soit âgé que de trente quatre ans. Le début de 1791 est également peu fécond hormis le concerto pour piano K.595 et le quintette à cordes K.614. Sa femme est en cure à Baden et Wolfgang l'accompagne parfois. Se liant d'amitié avec le directeur du chœur de cette paroisse, il lui compose le magnifique Ave verum corpus K.618.

Sur un livret de Schikaneder, il se met au travail sur La flûte enchantée K.620. Fin juillet, l'œuvre est presque terminée. La première de la flûte enchantée a lieu à Vienne en septembre 1791 au théâtre An Der Wien. Cet opéra, à partir de la deuxième représentation, connait un succès triomphal. Au cours de ce mois d'octobre, il écrit de magnifique concerto pour clarinette K.622 pour son ami clarinettiste Stadler.

Il entreprend ensuite la composition de sa dernière œuvre le Requiem K.626, pour un commanditaire qui souhaitait rester anonyme. Quelques légendes planent sur cette œuvre. Les études récentes ont montré qu'il a été composé pour le comte Franz Walsegg-Stuppach qui voulait rendre hommage à sa jeune épouse décédée. Voulant garder cette commande discrète, il a dépêché un intermédiaire pour traiter avec Mozart. Le compositeur créa la majeure partie de ce requiem au lit car il est maintenant très diminué physiquement. Mozart sent bien que cette messe des morts sera pour lui...

Son état s'aggrave brutalement, il meurt le 5 décembre 1791. Selon le diagnostic médical, il est décédé d'une "fièvre rhumatismale aigue", mais les raisons de sa mort restent inconnues: elles ont fait l'objet de nombreuses publications et près de 140 causes ont ainsi été citées. Il est enterré le 6 décembre 1791 dans le cimetière Saint Marx à cinq kilomètres de Vienne, dans une fosse communautaire. Le fossoyeur n'ayant pas noté le lieu exact de l'inhumation, les restes de Mozart ne seront pas retrouvés lorsque l'on voudra lui donner une sépulture digne de son génie.

La musique de Mozart

Né dans une famille de musiciens, tôt habitué à voyager et à rencontrer des instrumentistes et compositeurs d’horizons et nationalités différents, Mozart devient dès l’enfance un imitateur de génie et s’approprie tout ce qu’il entend. Il suit cette méthode tout au long de sa vie, notamment quand il s’agit de se familiariser avec le contrepoint, ce « style savant » (ou « sévère ») si difficile à assimiler à l’époque où on lui oppose le style galant dans lequel Mozart baigne depuis l’enfance.

En grandissant, Mozart abandonne la simple imitation, mais certaines de ses œuvres bénéficient toujours de ce travail: le final du quatuor en Sol majeur (KV 387) ou le final de la symphonie Jupiter (KV 551), deux mouvements où la superposition des lignes atteint une maîtrise inégalée.

Il est impossible de définir Mozart par un genre précis. Opéra, symphonie, concerto, musique de chambre, musique sacrée… Mozart est un touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Si les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres (clarté de la structure et de ses articulations, équilibre de la formation, harmonie simple), si son don inné pour la mélodie est une évidence, Mozart en joue pour mieux faire ressortir tel motif, telle dissonance, surprendre par des audaces peu prisées de ses contemporains: quelques œuvres, à l’époque confidentielles, en portent la marque (comme la fantaisie en ut mineur KV 475 ou le quatuor « Dissonance » KV 465, dont l’introduction justifie le nom).

Mozart n’était pas pour autant un révolutionnaire. Il est l’auteur d’une abondante production de divertimentos, menuets et airs très conformes aux conventions de l’époque, sans jamais se laisser enfermer dans un registre. Lorsqu’il compose ses opéras, c’est chaque fois avec une alternance entre opera buffa (les Noces de Figaro, Così fan tutte…) et opera seria (Idomeneo, Don Giovanni…). Et son avant-dernier opéra rompt avec chacun de ces deux styles puisqu’il s’agit d’un Singspiel, une opérette allemande chargée de symbolisme et, à vrai dire, inclassable: la Flûte enchantée.

Cultivé, curieux, sans cesse à l’écoute des inventions musicales ou artistiques de son époque, Mozart a su jusqu'au bout faire évoluer son style au gré des découvertes. Le propre de son génie est là: avoir su s’inspirer de ses contemporains sans jamais suivre d’autre modèle que le sien propre. "Je cherche les notes qui s'aiment" aimait il à expliquer.

La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération.

"Ô privilège du génie ! Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui.Sacha Guitry

"Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l'âme du génie."
Wolfgang Amadeus Mozart  Extrait d'une Lettre - 11 Avril 1787

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