vendredi 18 novembre 2011

Yves Coppens (1934-)

Yves Coppens (1934-)
Yves Coppens, né à Vannes le 9 août 1934, est un paléontologiste et paléoanthropologue français, professeur honoraire au Collège de France. Son nom est attaché à la découverte en 1974 du fossile surnommé Lucy.

Son père, le physicien René Coppens a travaillé sur la radioactivité des roches et a rédigé de nombreuses notes scientifiques pour l’Académie des sciences. Il fut professeur à la Faculté des Sciences.

Yves Coppens est passionné par la Préhistoire et l'archéologie depuis son enfance. Il passe ses années de collège, de lycée et d'université à sillonner les sites archéologiques de sa Bretagne natale, et effectue ses premières fouilles. Il obtient un baccalauréat en sciences expérimentales au lycée Jules Simon de Vannes puis une licence ès sciences naturelles à la faculté des sciences de l'université de Rennes. Il prépare le diplôme de docteur de troisième cycle en débutant une thèse sur les proboscidiens au laboratoire du professeur Jean Piveteau à la faculté des sciences de l'université de Paris.

En 1956, il entre au CNRS à 22 ans. Yves Coppens se dirige vers l’étude d’époques très reculées: le quaternaire et le tertiaire.

En 1960, il commence à monter des expéditions au Tchad, en Ethiopie puis en Algérie, en Tunisie, en Mauritanie, en Indonésie et aux Philippines.
En 1965, il découvre un crâne d’hominidé à Yayo (Angamma) nommé Tchadanthropus Uxoris. Le Tchadanthropus, peut-être âgé d’un million d’années, serait proche d’Homo erectus.
En 1969, Maître de conférences au Muséum National d'Histoire Naturelle, il est donc naturellement à la sous-direction du Musée de l'Homme.
En 1974 à Hadar, un fossile relativement complet d'Australopithecus afarensis est découvert dans le cadre de l'International Afar Research Expedition, un projet regroupant une trentaine de chercheurs éthiopiens, américains et français co-dirigé par Donald Johanson (paléoanthropologie), Maurice Taieb (géologie) et Yves Coppens (paléontologie). Le premier fragment du fossile a été repéré par Tom Gray, l'un des étudiants de Donald Johanson. Le fossile est surnommé "Lucy", en référence à Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles écoutée par l'équipe.

Squelette de Lucy, Australopithecus afarensis (entre 4,1 et 3 millions d'années) découvert en Éthiopie en 1974

En 1980, il est nommé directeur et professeur au Muséum pendant 3 ans.
En 1981, il propose une explication environnementale de la séparation Hominidae Panidae: l’East Side Story.
En 1983, Yves Coppens est élu titulaire de la Chaire de Paléoanthropologie et Préhistoire du Collège de France.
En 1988 Yves Coppens a développé et démontré comment l’acquis avait pris le pas sur l’inné, ce qui a notamment ralenti l’évolution humaine depuis plusieurs dizaines de milliers d’années.
En 2003, suite aux découvertes de Toumaï et d’Abel, Yves Coppens remet lui-même en cause sa théorie de l’East Side Story. Il participe à la réalisation de l'"Odyssée de l'espèce".
En 2006, il est nommé par le président de la République au Haut conseil de la recherche et de la technologie qui doit "éclairer le chef de l'Etat et le gouvernement sur toutes les questions relatives aux grandes orientations de la nation en matière de politique de recherche".
En 2007,  il donne sa caution scientifique avec Jean Guylaine sur le tournage du documentaire "Le Sacre de l'Homme".
En 2008, Yves Coppens publie le livre "Histoire de l'homme" où il évoque son parcours professionnel, la découverte de Lucy...
En 2009, Yves Coppens publie "Le présent du passé".
En 2010,  Yves Coppens est nommé Président du Conseil Scientifique de la sauvegarde de la Grotte de Lascaux.
En 2010, il écrit "Le présent du passé au carré".


Les citations d’Yves Coppens

"L'homme ne peut recevoir qu'une définition biologique. On ne peut expliquer l'homme ni par l'outil, ni par le langage, ni par l'organisation sociale."
Extrait d'un Entretien avec Didier Sénécal   (Avril 1996)

"La loi de l'évolution est la plus importante de toutes les lois du monde parce qu'elle a présidé à notre naissance, qu'elle a régi notre passé, et dans une large mesure, elle contrôle notre avenir."
Extrait de la revue Le Monde de l'éducation (Juillet-Août 2001)

"L'évolution est événementielle. C'est l'événement qui fait l'évolution et l'événement - en l'occurrence la circonstance - fait la transformation."
Extrait d'une interview avec Pierre Boncenne - Le Monde de l'éducation (Décembre 1999)

Quand Yves Coppens parle de la théorie de l'évolution...


"... Ce qui nous conduit à nous interroger sur le mécanisme de l'évolution. On constate que, dans un environnement identique, toutes les espèces évoluent dans le même sens : celui, précisément, de l'adaptation à ce milieu. Selon l'idée darwinienne, qui est toujours à peu près admise aujourd'hui, certains individus subiraient des mutations génétiques qui se produiraient au hasard, et plusieurs d'entre elles donneraient éventuellement un avantage pour subsister dans leur nouvel environnement.
Au fil des générations, cette nouvelle espèce s'imposerait, sélectionnée en quelque sorte par le milieu. Cette théorie ne me plaît pas beaucoup, dans son ensemble. Il est quand même étonnant que les mutations avantageuses surviennent justement au moment où on en a besoin! Au risque de faire hurler les biologistes, et sans revenir aux thèses de Lamarck, je crois qu'il faudrait s'interroger sur la façon dont les gènes pourraient enregistrer certaines transformations de l'environnement. En tout cas, le hasard fait trop bien les choses pour être crédible... L'apparition d'un pré humain qui tape sur les cailloux, fabrique des outils, de manière un peu occasionnelle, puis de plus en plus fréquente, jusqu'à en faire une culture, ou, si l'on préfère, le développement de la conscience, qui finit par créer un environnement culturel, cela est aussi, pour moi, un grand mystère. On part d'un être instinctif, sans liberté individuelle, pour arriver à un homme qui a acquis une liberté d'action et un libre arbitre grâce à la connaissance qu'il a accumulée et transmise... Le développement technique et culturel dépasse le développement biologique...
"
(article août 1995)



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