mercredi 23 juillet 2014

Time out (film) - Andrew Niccol (1954-)

Time out (2011) - Andrew Niccol
Time Out, ou In Time au Québec, est un film de science-fiction dystopique américain écrit et réalisé par Andrew Niccol, sorti en 2011. Il décrit une société dans laquelle la monnaie fiduciaire a totalement disparu et a été remplacée par du "temps", une société dans laquelle l'humanité génétiquement modifiée, cesse de vieillir à vingt-cinq ans. A partir de cette 25ème année fatidique tous les citoyens doivent travailler pour obtenir du temps supplémentaire, sinon ils meurent. Le moyen de faire des échanges de temps se fait par le contact entre poignets, et "l’horloge" de la vie de chacun est indiquée sur le bras, à la vue de tous. Tout le monde sait le temps qu’il lui reste à vivre, et à moins de se couvrir le bras, les autres aussi...

Suivant l'application du proverbe bien connu: "le temps c'est de l'argent", l'horloge est le seul porte monnaie, il est aussi intiment mêlé à l’espérance de vie... Le "temps de vie" a remplacé l’argent, et tout s’achète en nombre de minutes ou d’heures, du temps que la plupart des gens vont gagner à l’usine. Esclaves d’un monde ou le facteur "temps" est devenu monnaie courante, les hommes luttent désormais pour gagner quelques minutes de plus. Alors que les riches, jeunes et beaux pour l’éternité, accumulent le temps par centaines d'années, les autres mendient, volent et empruntent les quelques heures qui leur permettront d'échapper à la mort. Parabole habile de nos sociétés déshumanisées, Time Out est porteur d’une dimension critique relativement bien affûtée. On y découvre une société où devenir adulte devient synonyme de grave responsabilités, ou l'expression "gagner sa vie" n'a jamais été aussi justifiée, une société obnubilée par l’apparence – la fameuse jeunesse éternelle – et parallèlement furieusement individualiste. Rien de bien éloigné de nos préoccupations actuelles.

Dans ce monde, les plus riches industriels de la planète dirigent le monde. L’humanisme est presque totalement inexistant et tout le monde cherche du temps pour survivre. Le monde est divisé en 2 catégories, les immortels et les pauvres. Les immortels pourraient être comparés à ceux qui vivent dans un âge d’or, une nouvelle Atlantide, ou tant que l'on met du temps dans son horloge biologique, on peut vivre éternellement. Il n’y a plus de maladies, plus de problèmes de nourriture, plus aucun problème, sauf peut être de mourir d'un bête accident.... 

Le temps se mêle étroitement à la vie et à l'argent. Avec cette situation en postulat, le réalisateur s'amuse à dérouler toutes les conséquences qui découlent de cette situation :

- Les pauvres courent, par manque de temps, et cela devient un marqueur social.

- La mode, en plus des classiques zones que la pudeur incite à cacher, propose désormais des caches bras, afin de dissimuler l'horloge biologique...   

- Vivre éternellement, sans prendre de risque, peut rendre la vie bien insipide et les immortels aspirent parfois à un retour à une vie moins aseptisée.

- Les décisions "monétaires" des riches hypothèquent directement la survie des plus défavorisés (ce qui en soit est un raccourci de notre réalité d'aujourd'hui). 

- Regrouper la santé, le travail et la sécurité sous la houlette d'un seul concept - le temps - entraîne une attrition de la démocratie. L'administration est devenue un grand consortium: police, armée, médecine et gouvernement à la fois, représenté par "les Gardiens du Temps".

Andrew Niccol tire à bout portant sur le pouvoir médiatique en place. Difficile de ne pas voir dans la bourgeoisie clinquante et tant convoitée – le quartier New Eden – de Time Out un portrait au vitriol de l’influence Hollywoodienne, monstre sectaire capable d’imposer une "norme" physique quasi-universelle. Le projet d’Andrew Niccol est un métrage d’anticipation parfaitement réaliste et inspiré, plus prompt à verser dans le constat social que dans les effusions pyrotechniques. Le concept social présenté par Time Out fait peur. Il est pourtant particulièrement actuel... 

Bande annonce du film "Time out" 2011

samedi 19 juillet 2014

Le programme Anarchiste - Errico Malatesta (1853-1932)

Nous croyons que la plus grande partie des maux qui affligent les hommes découle de la mauvaise organisation sociale ; et que les hommes, par leur volonté et leur savoir, peuvent les faire disparaître.

La société actuelle est le résultat des luttes séculaires que les hommes se sont livrées entre eux. Ils ont méconnu les avantages qui pouvaient résulter pour tous de la coopération et de la solidarité. Ils ont vu en chacun de leurs prochains (sauf tout au plus les membres de leur famille) un concurrent et un ennemi. Et ils ont cherché à accaparer, chacun pour soi, la plus grande quantité de jouissances possible, sans s’occuper des intérêts d’autrui.

Dans cette lutte, naturellement, les plus forts et les plus chanceux devaient vaincre, et, de différentes manières, exploiter et opprimer les vaincus.

Tant que l’homme ne fut pas capable de produire plus que le strict nécessaire à sa survivance, les vainqueurs ne pouvaient que mettre ne fuite et massacrer les vaincus, et s’emparer des aliments récoltés.
Ensuite – lorsque, avec la découverte de l’élevage et de l’agriculture, un homme sut produire davantage qu’il ne lui fallait pour vivre – les vainqueurs trouvèrent plus commode de réduire les vaincus au servage et de les faire travailler pour eux.

Plus tard, les vainqueurs trouvèrent plus avantageux, plus efficace et plus sûr d’exploiter le travail d’autrui par
un autre système : garder pour soi la propriété exclusive de la terre et de tous les instruments de travail, et accorder une liberté apparente aux déshérités. Ceux-ci n’ayant pas les moyens de vivre, étaient contraints à recourir aux propriétaires et à travailler pour eux, aux conditions qu’ils leur fixaient.

Ainsi peu à peu, à travers un réseau compliqué de luttes de toute sorte, invasions, guerres, rébellions, répressions, concessions faites et reprises, association des vaincus unis pour se défendre, et des vainqueurs pour attaquer, on est arrivé à l’état actuel de la société, où quelques hommes détiennent héréditairement la terre et toutes les richesses sociales, pendant que la grande masse, privée de tout, est frustrée et opprimée par une poignée de propriétaires.

De ceci dépend l’état de misère où se trouvent généralement les travailleurs, et tous les maux qui en découlent; ignorance, crime, prostitution, dépérissement physique, abjection morale, mort prématurée. D’où la constitution d’une classe spéciale (le gouvernement) qui, pourvue des moyens matériels de répression, a pour mission de légaliser et de défendre les propriétaires contre les revendications des prolétaires. Elle se sert ensuite de la force qu’elle possède, pour s’arroger des privilèges et soumettre, si elle le peut, à sa suprématie même la classe des propriétaires.

D’où la formation d’une autre classe spéciale (le clergé) qui par une série de fables sur la volonté de dieu, sur la vie future, etc… cherche à amener les opprimés à supporter docilement l’oppresseur et qui, tout comme le gouvernement, sert les intérêts des propriétaires mais aussi les siens propres. D’où la formation d’une science officielle qui est, en tout ce qui peut servir les intérêts des dominateurs, la négation de la science véritable. D’où l’esprit patriotique, les haines de races, les guerres et les paix armées, plus désastreuses encore, peut-être, que les guerres elles-mêmes. D’où l’amour transformé en marché ignoble. D’où la haine plus ou moins larvée, la rivalité, la défiance, l’incertitude et la peur entre les êtres humains.

Nous voulons changer radicalement un tel état de choses. Et puisque tous ces maux dérivent de la recherche du bien-être poursuivie par chacun pour soi et contre tous, nous voulons leur donner une solution en remplaçant la haine par l’amour, la concurrence par la solidarité, la recherche exclusive du bien-être par la coopération, l’oppression par la liberté, le mensonge religieux et pseudo-scientifique par la vérité.

Par conséquent :

1) Abolition de la propriété privée de la terre, des matières premières et des instruments de travail – pour que personnes n’ait le moyen de vivre en exploitant le travail d’autrui, – et que tous, assurés des moyens de produire et de vivre, soient véritablement indépendants et puissent s’associer librement les uns les autres, dans l’intérêt commun et conformément à leurs affinités personnelles.

2) Abolition du gouvernement et de tout pourvoir qui fasse la loi pour l’imposer aux autres : donc abolition des monarchies, républiques, parlements, armées, polices, magistratures et de toute institution ayant des moyens coercitifs.

3) Organisation de la vie sociale au moyen des associations libres, et des fédérations de producteurs et consommateurs, créées et modifiées selon la volonté des membres, guidées par la science et l’expérience, et dégagées de toute obligation qui ne dériverait pas des nécessités naturelles, auxquelles chacun se soumet volontiers, lorsqu’il en a reconnu le caractère inéluctable.

4) Garantie des moyens de vie, de développement, de bien-être aux enfants et à tous ceux qui sont incapables de pourvoir à leur existence.

5) Guerre aux religions, et à tous les mensonges, même s’ils se cachent sous le manteau de la science. Instruction scientifique pour tous, jusqu’au degrés les plus élevés.

6) Guerre au patriotisme. Abolition des frontières, fraternité entre tous les peuples.

7) Reconstruction de la famille, de telle manière qu’elle résulte de la pratique de l’amour, libre de toute chaîne légale, de toute oppression économique ou physique, de tout préjugé religieux.

Tel est notre idéal.


Extrait de "Le programme Anarchiste"
Errico Malatesta (1853-1932), propagandiste et révolutionnaire anarchiste communiste.



Errico Malatesta (1853-1932)
Errico Malatesta fut chargé par la Commission de Correspondance de l’Union Anarchiste Italienne (U.A.I.) de rédiger une "Déclaration de Principes", tâche qu’il accepta. Au congrès de Bologne de l’U.A.I. (1 au 4 juillet 1920), le texte qu’il avait rédigé, Le Programme Anarchiste, fut entièrement accepté par le congrès et publié à Milan la même année. Il faut noter qu’il ne s’agit pas en 1920 d’un texte absolument original. En effet Malatesta s’est inspiré d’un programme qu’il avait publié en 1899 à Paterson, aux États Unis, dans différents numéros de La Question Sociale, texte qui fut repris en brochure par le groupe "L’Avenir" à New London en 1903, puis de nouveau en 1905 sous le titre de Notre programme.

Le texte fut traduit en plusieurs langues (espagnol, portugais, chinois, anglais, français, etc.), généralement sous le titre de Programme Anarchiste, et jouit de nombreuses rééditions depuis.

samedi 12 juillet 2014

L'immigration - Laetitia Van Eeckhout

Dans son ouvrage "L’immigration" (collection Débat Public, 2006), Laetitia Van Eeckhout, journaliste au Monde, présente et explique le thème de l’immigration en 135 questions, en précisant les conditions historiques, les évolutions et les enjeux de ce phénomène.

Présentation du Livre

Editions Odile Jacob - Débat Public
L'immigration est constitutive de la société française, et la crise des banlieues questionnant le " modèle français d'intégration ", agit comme une injonction autant envers les pouvoirs publics que la société civile. De toute évidence, il ný a pas d'immigration sans intégration. Quand ceux que l'on appelle encore les " minorités visibles " s'expriment, font entendre leur voix, on s'alarme d'une montée du communautarisme.

Mais ces populations - souvent déjà françaises - ne désirent-elles pas avant tout être reconnues dans l'espace public ? Aujourd'hui, ne s'agit-il pas davantage de les " inclure " pleinement dans notre société plutôt que de les " intégrer " ?

Beaucoup considèrent l'immigration comme un atout pour la France, pour l'Europe, à condition qu'elle soit "maîtrisée", mais peu s'accordent sur la définition de cette "maîtrise".


- Qu'appelle-t-on une société pluriethnique ou multiculturelle ?
- Quelle différence avec le communautarisme ?
- Qu'est-ce que l'immigration choisie ?
- Existe-t-il un lien entre immigration et trafics internationaux ?
- Y a-t-il une recrudescence des actes racistes aujourd'hui en France ?
- Comment est perçue la pratique du CV anonyme par les recruteurs ?
- Quelles sont les mesures de discrimination positive en matière d'éducation ?
- Qu'entend-on par "modèle français d'intégration" ?

L'atout de ce recueil est de présenter en quelque 130 questions toute la richesse du débat, d'en préciser les nécessités historiques, l'évolution et les enjeux dans le contexte de la mondialisation.


Les deux questions reproduites ici définissent clairement les notions essentielles des débats sur l’immigration: immigré, assimilation, intégration, insertion. 

Qu’est-ce qu’un immigré ?

Est immigrée toute personne née de parents étrangers à l’étranger et qui réside sur le territoire français. Certains immigrés deviennent français par acquisition de la nationalité française, les autres restent étrangers: "Tout immigré n’est pas nécessairement étranger, et réciproquement", souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). 

La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. En revanche, on parle souvent d’immigrés de la deuxième ou troisième génération pour désigner les enfants dont les parents ou les grands-parents sont immigrés. Pour ceux, nombreux, qui sont nés en France, c’est un abus de langage. Les enfants d’immigrés peuvent cependant être étrangers, s’ils choisissent de garder la nationalité d’origine de leurs parents.


Etrangers et immigrés en France

Les données issues des enquêtes de recensement de l’INSEE permettent de bien distinguer étrangers et immigrés en France.
Source : INSEE, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005 (chiffres pour la métropole)

Assimilation, intégration ou insertion ?

Ces trois termes ne sont pas neutres et reposent sur des philosophies politiques (très) différentes. L’assimilation se définit comme la pleine adhésion par les immigrés aux normes de la société d’accueil, l’expression de leur identité et leurs spécificités socioculturelles d’origine étant cantonnée à la seule sphère privée. Dans le processus d’assimilation, l’obtention de la nationalité, conçue comme un engagement "sans retour", revêt une importance capitale.

L’intégration exprime davantage une dynamique d’échange, dans laquelle chacun accepte de se constituer partie d’un tout où l’adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d’accueil, et le respect de ce qui fait l’unité et l’intégrité de la communauté n’interdisent pas le maintien des différences.

Le processus d’insertion est le moins marqué. Tout en étant reconnu comme partie intégrante de la société d’accueil, l’étranger garde son identité d’origine, ses spécificités culturelles sont reconnues, celles-ci n’étant pas considérées comme un obstacle à son intégration dès lors qu’il respecte les règles et les valeurs de la société d’accueil.

samedi 5 juillet 2014

De la nécessité du changement...intérieur

Si tu veux rétablir l’ordre dans le monde, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans ton pays. 
Si tu veux rétablir l’ordre dans ton pays, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les provinces. 
Si tu veux rétablir l’ordre dans les provinces, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les villes. 
Si tu veux rétablir l’ordre dans les villes, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les familles. 
Si tu veux rétablir l’ordre dans les familles, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans ta famille. 
Si tu veux rétablir l’ordre dans ta famille, tu dois d’abord rétablir l’ordre en toi-même. 

Moralité : tout changement doit commencer par soi-même.



Lorsque nous regardons, le plus objectivement possible, la situation actuelle de l’humanité sur la planète Terre, le constat auquel nous arrivons n’est pas des plus jolis et notre première réaction est habituellement de vouloir « changer le monde » : créer des pétitions, écrire aux ministres, organiser des manifestations, sensibiliser, etc.

Très rarement pensons-nous à regarder dans le miroir pour comprendre pourquoi la situation globale est ainsi. Nous investirons sans problème temps et argent à tenter de corriger certaines « injustices » ou certaines lacunes du système actuel, mais il nous vient rarement à l’idée d’investir autant d’énergie à s’observer soi-même et à corriger ce qui ne va pas en nous.

Pourtant, la société n’est-elle pas la somme synergique de ces composants ? Et ces composants ne sont-ils pas chacun des individus, chacun de nous ?


N’essayez pas de changer le monde, commencez par vous-même. Beaucoup trop de gens essaient de changer les gens qui sont dans leur entourage. Il s’agit en fait d’une tâche impossible.

Si seulement ces personnes essayaient de se transformer elles-mêmes, elles comprendraient à quel point cette transformation est difficile.

Le premier changement doit toujours venir de soi, et à notre exemple, les autres changeront également.

En effet, vouloir changer les autres sans être préalablement passé soi-même par un changement intérieur pose une problématique de premier ordre : comment serait-ce possible de changer les autres, ou le monde, si nous n’avons pas l’expérience personnelle et intime de ce qu’est un changement intérieur? La réponse est fort simple : nous ne le pouvons pas.

Il est donc primordial de commencer par le commencement, pour ainsi dire, et de se regarder longuement dans le miroir. Oser se départir des chères illusions que nous entretenons sur nous-mêmes est un premier pas – le seul valable – vers un changement de plus grande envergure.

Jiddu Krishnamurti le résume ainsi : "La crise n’est pas dans le monde extérieur, elle est dans notre conscience elle-même. Tant que nous n’aurons pas compris cette crise profondément et non selon les idées de quelques philosophes, mais jusqu’au moment où véritablement nous comprendrons par nous-mêmes en regardant en nous-mêmes, en nous examinant nous-mêmes, nous serons incapables de provoquer un tel changement."

Regarder en nous-mêmes n’est pas chose aisée. Le premier obstacle que nous y rencontrons est celui de notre personnalité, c’est-à-dire de l’ensemble des fausses croyances que nous entretenons sur nous-mêmes. Et cet obstacle est de taille car il demande de redéfinir en profondeur notre notion du « je ». Il nous faut réaliser que ce « je » n’est qu’une accumulation mensongère de qualificatifs factices. 

Essayez un moment d’accepter l’idée que vous n’êtes pas ce que vous croyez être, que vous vous surestimez – en fait, que vous vous mentez à vous-mêmes. Que vous vous mentez à vous-mêmes à chaque instant, toute la journée, toute votre vie. Que ce mensonge vous domine au point que vous ne pouvez plus le contrôler. Vous êtes la proie du mensonge.

Le mensonge à soi-même est probablement la partie la plus importante à comprendre dans le processus de connaissance de soi. Pris à l’inverse, sémantiquement, nous souffrons cruellement d’un manque d’honnêteté. Lorsque nous n’apprécions pas quelque chose en nous, nous le justifions à la volée d’une façon qui apaise rapidement la tension intérieure créée. Et cette justification opportuniste, baume rapide à notre état intérieur déplaisant, n’a qu’un nom : mensonge. Partant de ce constat, toutes nos sincères tentatives d’être francs et honnêtes avec notre entourage sont irrémédiablement vouées à l’échec. Un mensonge n’est pas une construction qui diminue d’ampleur avec le temps, bien au contraire, il s’étend plutôt, incontrôlablement, de l’intérieur vers l’extérieur.