samedi 17 janvier 2015

C’est trop tard pour la Terre - Cécile Philippe (1975-)

Editions Lattés (2007)
Depuis plusieurs décennies les problèmes évidents de pollution et de catastrophes écologiques en tout genre ont fait émerger la question de la protection de notre environnement et de l’influence de l’homme sur la nature. 
Nombreux et actifs, les mouvements de défense de l’environnement ont rapidement été imprégnés d’idées socialistes appuyées par les propositions du Club de Rome en faveur de la décroissance. Depuis lors leur influence n’a cessé d’augmenter et leurs idées "écologistes" ont trouvé un très fort écho dans les médias, le monde associatif, éducatif, et politique. 
Aujourd’hui cet intérêt pour les problématiques environnementales est devenu une obsession, et ce qui n’était encore qu’une préoccupation a viré à la psychose et à l’hystérie générale, certains n’hésitant pas à annoncer la fin du monde toute proche si l’homme ne renonce pas au développement et à l’enrichissement. 
Ignorer un tel emballement de la société c’est abandonner les problématiques écologiques au camp des adversaires de la liberté: Cécile Philippe s’est donc lancée dans la bataille des idées et tente de rétablir une vision apaisée des problématiques environnementales, à l’opposé de l’alarmisme ambiant et de l’ambiance d’auto flagellation. 
A partir d’études sérieuses et de chiffres trop souvent occultés elle propose une analyse pragmatique et refuse de tomber dans le simplisme actuel.

Quelles idées ? Quelles réponses ?

Les idées reçues auxquelles répond Cécile Philippe ont été choisies précisément parce qu’elles représentent le discours dominant dans la population moyenne. Des idées dont la diffusion a été largement favorisée par leur simplicité, mais également par l’attrait des médias pour le sensationnel (d’où l’écho démesuré dont bénéficient les catastrophistes) et les solutions facilement compréhensibles pour expliquer un phénomène dérangeant et apporter une solution préconçue.

Prenons l’exemple de la première idée du livre: "Il faut appliquer le principe de précaution !". 

L’auteur rappelle que si on voit aisément les avantages d’un tel principe on refuse systématiquement d’en mesurer les inconvénients, que Bastiat appellerait "ce qu’on ne voit pas". Ainsi, les restrictions imposées par le principe de précaution nous empêchent de progresser dans de nombreux domaines, notamment scientifiques, et de mettre au point des innovations répondant aux problèmes actuels. Nous nous privons volontairement des progrès futurs au nom de ce principe de précaution. 

C’est exactement ce qui se passe concernant les OGM (deuxième idée reçue du livre : il faut interdire les OGM !). Dans cet exemple les études citées par Cécile Philippe montrent clairement que le risque que les OGM pourraient nous faire courir est très largement exagéré, surévalué. 

L’auteur remarque enfin que le refus du moindre petit risque est très symptomatique de notre époque où la non acceptation du risque, même minime, nous fait oublier le principe universel et intemporel du progrès de l’Homme: le processus "essai-erreur-correction". Cécile Philippe conclut cet exemple sur la nécessité de choisir entre les risques, et dans ce cas la culture des OGM peut apporter beaucoup plus de solutions (faim dans le monde, diminution des pesticides, etc.) que de problèmes. Il faudrait donc encourager un développement responsable mais réel des OGM.

Le livre passe ensuite en revue toutes les questions récurrentes sur l’environnement. On découvre ainsi que le problème du pétrole est beaucoup moins aigu que ce qu’on nous fait croire car les réserves sont importantes, les prévisions alarmistes se sont révélées totalement erronées jusqu’à aujourd’hui et que c’est l’utilisation de cette énergie qui nous permettra dans un futur proche de trouver l’énergie de demain. Cette approche des problèmes est reprise dans à peu près toutes les idées auxquelles répond l’ouvrage. 

"Le protocole de Kyoto peut nous sauver !": encore une idée reçue qui légitime une avalanche de réglementations nuisibles à la croissance, tout comme les incroyables limitations que ce protocole scientifiquement fantaisiste voudrait imposer à l’industrie en matière de rejets de gaz à effet de serre. 

En ce sens il n’est pas réaliste et constituerait un frein terrible au développement dans tous les pays du monde. Pire : le protocole de Kyoto a été élaboré à partir d’hypothèses scientifiques à sens unique selon lesquelles l’Homme serait forcément coupable du réchauffement climatique. Or ces hypothèses utilisent des modèles très peu fiables, ce que les scientifiques admettent volontiers. Mais dès lors que les médias et les politiques se sont emparés de la question du réchauffement climatique, tous les scientifiques qui ont osé émettre des doutes sur l’importance du réchauffement global ou sur la responsabilité de l’Homme dans ce phénomène ont été ignorés, mis à part, véritablement ostracisés. 

Le réchauffement climatique est devenu un sujet où la confrontation des thèses et des modèles - qui constitue la base du raisonnement scientifique sur toutes les autres questions - est devenue impossible. 

Et de rappeler toutes les études dont on ne parle pas, qui à défaut de nier le réchauffement montrent bien qu’il n’est pas aussi important que ce que l’on veut nous faire croire, et que les modèles de prévision de l’évolution du climat sont mauvais. Enfin de nombreuses études montrent que l’Homme n’a probablement que très peu d’influence sur un réchauffement amorcé depuis longtemps à l’échelle du temps climatique.


Extrait du livre: introduction

Le réchauffement, la pollution, l’épuisement des ressources, la déforestation, la perte de biodiversité hantent aujourd’hui les esprits. Ils seraient les symptômes d’une civilisation qui court à sa perte et annonciateurs des plus grands désastres qu’aient jamais connus les êtres humains.

L’alarmisme environnemental alimente les propositions des candidats à la prochaine élection présidentielle qui surfent avec enthousiasme sur la vague écolo. Place à l’action et au développement durable ! Sauf que les remèdes proposés sont construits autour de mythes. Loin de résoudre les préoccupations des individus, ils risquent plutôt de nous engager sur une fausse route, nuisible à la qualité de notre environnement.

Nous n’avons plus à faire face à de vagues rêveries de promeneurs solitaires ou d’obscurs théoriciens de la décroissance, mais à une campagne globale, savamment orchestrée à grand renfort de médias et de marketing.

Elle vise à imposer durablement des idées de nature à pousser les hommes politiques à modifier notre façon de vivre. Comme l’écrivait en son temps Lord Keynes, "Les idées, justes ou fausses, mènent le monde".

Il avait parfaitement compris qu’une idée bien exprimée, qu’elle soit vraie ou fausse, pouvait changer le cours de l’histoire. Il est donc fondamental de creuser ces idées, de les débattre, et de les dénoncer lorsqu’elles sont potentiellement dangereuses.

« C’est trop tard pour la Terre »   Idées fausse, vraies réponses, Cécile Philippe

La collection "Idées fausses – vraies réponses" est dirigée par Mathieu Laine, très actif et reconnu dans la communauté des libéraux pour son travail quotidien de mise en valeur des idées de liberté. "Idées fausses – Vraies Réponses" revisitent un thème d’actualité à travers les idées reçues, en repositionnant le débat avec des données objectives (chiffres et statistiques à l’appui), des éclairages inédits et des propositions concrètes. 

Loin d’un libéralisme abordé de façon intellectuelle et théorique, cette collection permet à tout un chacun d’obtenir une vision raisonnée et libre des grands problèmes de notre époque à travers des ouvrages éminemment pratiques et clairs.


Cécile Philippe (1975-)
Cécile Philippe (1975-)
Cécile Philippe, (née en 1975), est la directrice de l'Institut économique Molinari, un think tank basé à Bruxelles et d’orientation libérale dont elle est co-fondatrice en 2003. Elle est docteur en économie de l'université Paris-Dauphine et titulaire d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. Elle a achevé sa thèse de doctorat au sein d'un think tank américain, thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet.

Elle intervient régulièrement dans les médias sur les questions environnementales ou de politique générale. En particulier dans son ouvrage C'est trop tard pour la terre paru en 2007, elle appelle à un débat scientifique et non idéologique sur les questions d'environnement, défendant par exemple l'énergie nucléaire ou les organismes génétiquement modifiés et s'opposant au principe de précaution, "qui ignore les coûts à ne pas appliquer le progrès". 

Elle s'oppose très nettement aux motivations purement idéologiques et politiques de certains écologistes, que Guy Sorman qualifie de "totalitaires verts".

Elle siège au conseil d'administration de l'Institut Constant de Rebecque fondé par Victoria Curzon-Price.

Dans "C’est trop tard pour la terre" elle privilégie une démarche très didactique, présentant un plan qui démonte méthodiquement les arguments des mouvements écologistes de gauche. Ainsi le lecteur peut simplement en regardant le sommaire du livre trouver la réponse libérale aux idées reçues qu’il entend à longueur de journée dans les médias et les conversations de la vie quotidienne. Cet ouvrage ne vise pas les convaincus, il vise tout le monde, et particulièrement ceux qui sentent qu’on leur sert du prêt-à-penser sans pouvoir dire pourquoi.

Études réalisées dans le domaine environnemental:

Une analyse du livre de Vincent Courtillot, "Nouveau voyage au centre de la terre" (Odile Jacob) a été réalisée par Cécile Philippe, directrice générale de l'Institut économique Molinari. Dans la première partie de cet ouvrage, une étude a été réalisée montrant l'importance du volcanisme et les conséquences sur les variations de température et sur les extinctions de masses. La seconde partie de cet ouvrage est consacrée aux réfutations des travaux du GIEC (organisme qui a été responsable des thèses sur le Réchauffement climatique), en raison, précisément, de la permanence des phénomènes volcaniques et sismiques.

Etudes réalisées dans le domaine économique et monétaire:

Une étude a été réalisée par Cécile Philippe au sujet des effets pervers de l'Euro, la monnaie unique européenne. Cécile Philippe montre que la tragédie de l'euro est comparable, en prenant une exemple très concret, à une exploitation agricole mal organisée et surexploitée, au détriment d'une réelle efficacité et d'une bonne gestion, lorsqu'elle est un domaine d'exploitation commune.

Mais, Cécile Philippe montre que l'euro, en tant que monnaie unique, a contribué à accentuer le laxisme de certains États européens. 

A partir du moment où cette monnaie unique a remplacé les anciennes monnaies nationales, donc, à partir du moment où cette monnaie unique est devenue " une structure collective supranationale ", les dits États européens, comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et l'Irlande ont commencé à avoir des comportements irresponsables, à raison de l'accroissement de leur déficit et donc de leur surendettement, comme conséquence, d'une certaine façon de cette monnaie unique et commune qu'est l'euro et contribuant aussi, d'une certaine façon à l'aggravation de la Crise financière de 2007-2008. 

Cela entraîne aussi comme conséquence la perte de compétitivité, à terme, non seulement des dits États (avec des conséquences sur les entreprises en question), mais aussi sur toute la zone euro, contribuant à une certaine atonie économique, puisque les investisseurs ont de moins en moins confiance en l'euro.

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